Défis de l’application de l’interdiction des logements énergivores : pourquoi c’est un vrai casse-tête

Depuis le début de l’année 2025, une nouvelle règle s’applique : il est interdit de mettre en location des logements ayant un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) noté G. Cette mesure, issue de la loi Climat et résilience, n’est pas bien accueillie par tout le monde, notamment les propriétaires qui n’avaient pas anticipé ces changements et voient leur investissement bloqué.

Cette réglementation a causé des remous, y compris parmi certains députés qui s’opposent à cette décision qui pourrait retirer près de 600 000 logements du marché locatif. Les experts du secteur immobilier restent sceptiques quant à l’application effective de cette règle, craignant une exacerbation de la crise du logement. Face à la nécessité d’avoir un toit, l’urgence énergétique devient secondaire.

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Perspectives sur les logements classés G

Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com, affirme que malgré l’interdiction, ces logements continueront d’être loués. La demande actuelle en logements ne permet pas de se passer des biens classés G. Le calendrier imposé est irréaliste, compte tenu des difficultés à trouver des professionnels pour effectuer les rénovations nécessaires.

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Pour un locataire en situation de précarité énergétique, exiger des travaux de la part de son propriétaire peut s’avérer compliqué et souvent sans succès. Les rénovations énergétiques, indispensables pour se conformer aux nouvelles normes, représentent un coût d’environ 40 000 euros pour un appartement de 50 m², hors aides éventuelles de l’État.

Décryptage du DPE G

Un logement classé G est considéré comme « extrêmement peu performant » sur le plan énergétique. Il consomme beaucoup sans offrir le niveau de confort attendu. Les propriétaires pourraient préférer remplacer un locataire exigeant par un autre moins regardant, étant donné la crise du logement qui assure une demande constante.

Yann Jéhanno, président de Laforêt France, partage cet avis, soulignant que le marché locatif est déjà sous pression, et l’interdiction des biens en G aggrave la situation.

Évolution des logements énergétiques

Malgré l’interdiction, les données de Leboncoin montrent que les logements classés G ont diminué, représentant 0,7 % des offres en janvier 2025 contre 2,3 % en juin 2024. La Fédération Nationale de l’Immobilier confirme cette tendance à la baisse des logements énergivores, avec une diminution de 14,4 % à 13 % entre 2023 et 2024.

Le gouvernement indique que 191 000 logements classés F ou G ont été rénovés entre 2023 et 2024. Cependant, sur les 1,8 million de résidences principales classées G début 2023, des progrès supplémentaires sont nécessaires.

Débats politiques sur la réglementation énergétique

La question de la priorité entre rénovation énergétique et disponibilité de logements reste débattue. Deux députés ont proposé une loi pour suspendre l’interdiction en cas de refus de travaux par l’assemblée des copropriétaires, mais cette proposition a été rejetée fin janvier 2025.

Le débat continue et devrait être repris par le Sénat en avril 2025, avec une proposition similaire déposée par la sénatrice Amel Gacquerre pour protéger les copropriétaires. Les discussions se poursuivent pour tenter de trouver un équilibre entre exigences énergétiques et besoins de logement.

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