Face aux nouvelles restrictions commerciales envisagées par l’administration Biden envers la Chine, les élus démocrates californiens tirent la sonnette d’alarme, craignant un impact dévastateur sur l’industrie technologique américaine.
Un bras de fer géopolitique : L’administration Biden contre l’ascension technologique de la Chine
La scène est plantée : d’un côté, une administration américaine déterminée à freiner l’ascension technologique de la Chine, perçue comme une menace pour la sécurité nationale. De l’autre, des entreprises américaines, fleurons de l’innovation technologique, prises en étau entre les intérêts géopolitiques et leur survie économique. Au cœur de ce bras de fer, la Californie, berceau de la Silicon Valley, tremble face aux conséquences potentiellement désastreuses de nouvelles restrictions commerciales.
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Des restrictions sur les semi-conducteurs : Un enjeu stratégique majeur
Depuis plusieurs années, Washington a multiplié les mesures pour limiter les exportations de technologies sensibles vers la Chine, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Ces composants électroniques, essentiels au fonctionnement de nombreux appareils, sont devenus un enjeu stratégique majeur dans la rivalité technologique sino-américaine.
Si Washington a réussi à rallier des alliés comme les Pays-Bas et le Japon, siège des géants de la fabrication de puces ASML et Tokyo Electron, les restrictions imposées par ces derniers restent moins strictes que celles appliquées par les États-Unis.
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Vers une nouvelle série de contrôles : Des inquiétudes pour la compétitivité américaine
Selon des informations rapportées par Reuters, le département du commerce américain envisagerait d’aller plus loin en élargissant son champ d’action pour contrôler les exportations d’équipements de fabrication de semi-conducteurs en provenance de certains pays tiers vers la Chine. Si cette nouvelle réglementation devait voir le jour, elle exempterait toutefois le Japon et les Pays-Bas.
Les élus californiens montent au créneau
Cette décision est jugée inacceptable par les élus démocrates californiens qui y voient une menace directe pour la compétitivité des entreprises américaines. Dans une lettre adressée le 13 août à Alan Estevez, responsable des contrôles des exportations au sein du département du commerce, le sénateur Alex Padilla et la représentante Zoe Lofgren ont exprimé leurs vives inquiétudes.
« Une nouvelle série de contrôles pourrait entraîner des entreprises américaines de longue date dans une spirale de la mort », ont-ils averti, soulignant le risque de voir les entreprises américaines pénalisées par rapport à leurs concurrentes étrangères, moins contraintes par les restrictions imposées à la Chine.
Ils demandent ainsi de suspendre tout contrôle unilatéral supplémentaire des exportations tant que ces mesures n’auront pas été justifiées de manière adéquate pour démontrer qu’elles ne nuiront pas à la compétitivité des États-Unis dans le domaine des semi-conducteurs avancés.
Une opposition croissante au sein du parti démocrate
Cette lettre témoigne d’une opposition grandissante à la politique chinoise de l’administration Biden au sein même du parti démocrate, en particulier en Californie, où sont implantées des entreprises clés du secteur des semi-conducteurs comme LAM, Applied Materials et KLA.
En avril dernier, le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, et le sénateur Padilla avaient déjà exprimé leur désaccord avec l’administration Biden après l’annulation d’un programme de subventions destiné à soutenir la construction et l’expansion d’installations de recherche et développement dans le domaine des semi-conducteurs. Un programme dont Applied Materials aurait pu bénéficier.
La demande des législateurs : Un alignement international nécessaire
Dans leur lettre d’août, Padilla et Lofgren insistent sur le fait qu’ils ne remettent pas en cause la nécessité de contrôler les exportations vers la Chine, mais qu’ils s’opposent à l’adoption de mesures « dont les avantages pour la sécurité nationale sont discutables » et qui ne sont pas suivies par les alliés des États-Unis.
« Nous vous demandons instamment d’utiliser tous les moyens de pression dont dispose le gouvernement américain pour amener nos alliés à aligner leurs contrôles des exportations sur les nôtres », ont-ils conclu.
Une issue incertaine pour l’industrie technologique américaine
Cette requête fait écho aux efforts déployés par Alan Estevez, qui s’est rendu au Japon et aux Pays-Bas ces derniers mois pour tenter de convaincre ses homologues de durcir leur position face à la Chine.
L’issue de ce bras de fer reste incertaine. Une chose est sûre : l’industrie technologique américaine, et avec elle l’économie américaine dans son ensemble, retient son souffle. Car c’est bien l’avenir de la puissance technologique américaine qui se joue dans cette partie d’échecs géopolitique.