Autrefois symboles de difficultés économiques, les pays du sud de l’Europe affichent aujourd’hui une croissance remarquable, contrastant avec la stagnation de certaines économies du nord du continent. La Grèce et l’Espagne, par exemple, prévoient des taux de croissance supérieurs à 2% pour l’année en cours. Ce dynamisme contraste fortement avec la situation de l’Allemagne, dont l’économie stagne, et celle de la France, qui peine à atteindre une croissance de 1,1%.
Le tourisme et les réformes : des moteurs de croissance
Plusieurs facteurs expliquent cette embellie économique. Le secteur touristique, en pleine santé, joue un rôle crucial dans la reprise de ces pays. De plus, les réformes structurelles mises en œuvre durant la période d’austérité, notamment la dérégulation des marchés du travail, portent aujourd’hui leurs fruits. Ces mesures ont permis de réduire le chômage et d’accroître la compétitivité de ces économies.
A voir aussi : L'Hexagone et ses Mirages Économiques : Une Analyse Décapante de Jean-Marc Daniel
Il est important de noter que cette amélioration avait commencé avant la pandémie de COVID-19, mais la crise sanitaire et la levée des restrictions ont accéléré le processus. Cependant, il ne s’agit pas uniquement d’un simple rattrapage après la crise de la zone euro. Bien que l’Espagne ait considérablement réduit son taux de chômage, passant de 27% à 11%, la Grèce, plus durement touchée, n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise de 2007. Son économie reste 17% inférieure à son pic de 2007.
L’impact du plan de relance européen
A voir aussi : Consultation des Entrepreneurs : Attentes et Incertitudes dans un Contexte Post-JO
L’aide financière apportée par l’Union européenne dans le cadre du plan de relance NextGenerationEU contribue également à la croissance des pays du sud. Ces fonds, issus d’un emprunt commun de 750 milliards d’euros décidé en 2020, sont progressivement versés aux États membres. La Grèce s’apprête à recevoir son troisième versement, pour un total de 17 milliards d’euros, soit environ 7,5% de son PIB. L’Italie, principal bénéficiaire en valeur absolue, a déjà perçu 112 milliards d’euros, soit plus de 5% de son PIB, après cinq versements. Et la distribution de ces fonds est loin d’être terminée : près de la moitié de l’enveloppe initiale reste à allouer.
L’Espagne : une « »fusée » » économique ?
L’Espagne illustre parfaitement ce dynamisme. Après une croissance de 2,5% en 2023, le gouvernement espagnol prévoit une hausse de 2,7% du PIB en 2024 et de 2,4% en 2025. Certains économistes restent prudents quant à la qualité des emplois créés et au modèle de production espagnol, soulignant la persistance d’un taux de chômage autour de 11%. Néanmoins, la croissance espagnole est indéniable et lui confère un rôle de locomotive au sein de la zone euro.
En résumé, les pays du sud de l’Europe connaissent une période de forte croissance économique, portée par le tourisme, les réformes structurelles et le plan de relance européen. Cependant, des défis persistent, notamment en termes de qualité de l’emploi et de rattrapage économique pour les pays les plus touchés par la crise précédente.